OM : une saison déjà en vrilles ?
La saison de l’Olympique de Marseille traverse déjà une crise majeure alors qu’elle vient à peine de débuter. En cause, une défaite inaugurale face à Rennes en championnat, suivie de la mise à l’écart spectaculaire de deux joueurs.
Il est peu commun de voir un club communiquer publiquement sur la mise sur le marché de ses joueurs, cette pratique pouvant affaiblir sa position dans les négociations avec d’éventuels acheteurs. C’est pourtant le traitement que l’Olympique de Marseille (OM) a réservé à Adrien Rabiot et Jonathan Rowe.
Dans un communiqué publié mardi 19 août, le club phocéen précise que « cette décision a été prise en raison d’un comportement inadmissible dans le vestiaire après le match contre le Stade Rennais FC, en accord avec le staff technique et en application du code de conduite interne du club ».
Une communication qui a suscité l’étonnement de nombreux observateurs, même si les médias spécialisés – L’Équipe et RMC notamment – avaient déjà fait état de tensions dans les rangs marseillais après cette défaite (1-0) contre Rennes, vendredi 15 août. Un revers que le groupe a manifestement eu du mal à digérer.
L’escalade incontrôlable
Selon le récit du journaliste Romain Molina, le gardien Pau Rulli, exaspéré par la performance collective à Rennes, aurait entamé une diatribe en espagnol contre ses coéquipiers. Sa colère se serait particulièrement concentrée sur Jonathan Rowe, qu’il aurait accusé de manquer d’envie et de reproduire les erreurs du passé.
Face aux attaques de Rulli, Jonathan Rowe aurait répondu avec véhémence. C’est alors qu’Adrien Rabiot, proche de Rulli et figure respectée du vestiaire, serait intervenu pour tenter de calmer la situation. Mais cette intervention aurait paradoxalement amplifié les tensions.
La tension serait montée d’un cran, et c’est finalement Rabiot qui aurait porté le premier coup, déclenchant une véritable bagarre. Pendant près de dix minutes, les deux joueurs se seraient affrontés avec une violence inouïe, nécessitant l’intervention de plusieurs personnes pour les séparer.
Entre-temps, Darryl Bakola, âgé de seulement 17 ans, aurait fait un malaise vagal tandis que Rabiot et Rowe poursuivaient leur affrontement. Cela aurait constitué, d’après Molina, un élément aggravant majeur dans l’évaluation de leurs comportements.
Le silence qui condamne
« Ça arrive de monter un petit peu dans les tours, mais tu ne peux pas arriver à une agression physique, un coup de poing dans la bouche et machin et truc et la sécurité qui vient pour te séparer. Mais on est où ? On est là pour faire du football« , s’insurge le directeur du football Medhi Benatia sur RMC, décrivant une « scène de chaos ».
De retour à Marseille, la direction s’attend naturellement à des excuses ou du moins à un geste d’apaisement de la part des deux joueurs. « Il n’y a pas eu d’excuses de ce côté-là, donc aussi bien le samedi que le dimanche », indique le dirigeant.
Cette absence de repentir a scellé le sort des deux joueurs. Benatia révèle par ailleurs que cet incident s’inscrit dans un climat plus large de relâchement disciplinaire. « Cette année, on a l’impression que parce qu’on s’est qualifié en Ligue des Champions, tout est discuté, tout. Pourquoi la réunion c’est ça ? Pourquoi c’n’est pas ça ? Pourquoi le voyage c’est comme ça ?«