La tournée indienne de Lionel Messi vire au fiasco
La légende argentine s’est retrouvée au centre d’une véritable pagaille lors de son passage récent à Kolkata, en Inde. Les supporters, frustrés par la brièveté de son apparition, ont provoqué des débordements et endommagé une partie du stade.
14 ans après sa dernière apparition au mythique Salt Lake Stadium de Kolkata, capitale du Bengale-Occidental, Lionel Messi effectuait son grand retour le 13 décembre 2025 dans le cadre d’une tournée de trois jours baptisée « GOAT Tour ».
Mais ce qui devait être une célébration mémorable entre la star argentine et ses admirateurs indiens a rapidement viré à la confusion et à la violence. Dans l’enceinte de 85 000 places, des supporteurs déchaînés ont envahi la pelouse, saccagé les installations et arraché des sièges.
Des séquences diffusées par l’agence de presse indienne ANI montraient également des fans frappant le système de sonorisation avec des barres métalliques, tandis que les agents de sécurité tentaient de rétablir l’ordre. Les tensions se sont ensuite déplacées à l’extérieur, jusque devant l’hôtel Hyatt Regency Kolkata, où séjournait l’Argentin.
Une apparition éclair qui dégénère
À l’origine de cette explosion de colère : la brève prestation de l’icône du FC Barcelone. Annoncée pour durer plus d’une heure, la présence de l’octuple Ballon d’Or n’a finalement excédé qu’une dizaine de minutes. Entouré de responsables politiques et de personnalités locales, Messi était à peine visible depuis les tribunes, ce qui a nourri la frustration du public.
L’amertume des spectateurs était d’autant plus forte que certains avaient déboursé jusqu’à 12 000 roupies, entre 100 et 133 euros, soit plusieurs fois le salaire hebdomadaire moyen en Inde, pour assister à l’événement.
« Ils pensent que les gens du Bengale sont stupides. Messi s’est montré pendant 10 minutes et est reparti. C’est de la fraude : prendre l’argent, les émotions et le temps des gens« , a lancé un fan interrogé par DW, alors que l’acteur local Shah Rukh Khan, également annoncé, n’est lui non plus, finalement jamais apparu.
L’organisateur arrêté, le pouvoir se désolidarise
Quelques heures plus tôt, l’atmosphère était pourtant à la fête. Une statue monumentale de 21 mètres représentant Messi brandissant le trophée de la Coupe du monde remporté par l’Argentine en 2022 avait été dévoilée sous les applaudissements.
Des supporters avaient fait la queue depuis les premières heures du matin aux portes du stade, fébriles à l’idée de voir leur héros. « Cette tournée entière était entourée d’un peu d’incompétence dès le départ. Il y avait beaucoup de confusion sur ce qui était exactement prévu », analyse Debayan Sen, journaliste sportif basé à Pune, qui décrit un fiasco prévisible.
Depuis, Rajeev Kumar, directeur général de la police du Bengale-Occidental, a confirmé l’arrestation du principal organisateur, promettant que « cette mauvaise gestion ne resterait pas impunie » et que les spectateurs seraient « correctement indemnisés ». De son côté, la gouverneure de l’État, C. V. Ananda Bose, a présenté ses excuses à Messi et à ses partisans, se disant « profondément choquée et attristée » par le fiasco.

