La FIFA veut donner le sifflet aux entraîneurs
L’instance dirigeante du football mondial met à l’étude un système permettant notamment aux entraîneurs de contester des décisions arbitrales durant les matchs.
Alors que les enjeux ne cessent de croître dans le football, mettant les officiels de matchs chaque jour un peu plus sous pression, de nouvelles idées émergent pour tenter réduire un tant soit peu ce fardeau. La FIFA pourrait ainsi déployer très prochainement, un nouvel outil dans ce sens.
Baptisé Football Video Support (FVS), il donnera aux coachs, le pouvoir de contester en cours de jeu, les décisions arbitrales, à l’image des « challenges » dans le tennis – accordé cette fois aux joueurs – par exemple.
« Il ne s’agit pas d’une extension du système VAR actuel, mais d’une alternative », précise l’Italien Pierluigi Collina, ancien arbitre international et actuel président de la commission des arbitres de la FIFA, dans une interview accordée le 13 novembre 2024 à la branche néerlandaise d’ESPN.
Le concept est simple, mais révolutionnaire du point de vue de l’industrie du ballon rond. Chaque entraîneur dispose de deux demandes de réexamen par match, sachant qu’une contestation infructueuse entraîne la perte de ce droit précieux.
Les bancs de touche responsabilisés
Lequel peut s’appliquer à un éventail d’incidents immédiatement après leur intervention. Cela va des scénarios de but refusé ou accordé, du pénalty accordé ou pas, sans oublier les cas de carton rouge direct ou encore d’erreur d’identité (lorsque l’arbitre avertit ou expulse le mauvais joueur).
« Les entraîneurs seront naturellement prudents pour ne pas gaspiller leurs opportunités de contestation« , explique Collina, ajoutant que seuls ces derniers disposent de ce privilège. De quoi limiter les contestations fantaisistes. Même si les joueurs peuvent bien évidemment lui suggérer une requête.
« Donner ce pouvoir aux joueurs aurait créé une pression supplémentaire insupportable sur les arbitres. Car les joueurs tenteraient de le convaincre de consulter le moniteur« , explique encore le patron de la commission des arbitres de la FIFA.
Le moniteur en l’occurrence est placé en dehors de la zone de jeu, sans arbitre affecté à sa gestion contrairement au système du VAR. En cas de sollicitation, un « opérateur de révision » assiste l’arbitre central en affichant les images vidéo concernées, avec différentes vues, un écran partagé et des ralentis.
Une mise en place progressive et ciblée
Les premiers tests du FVS ont déjà été menés lors des récentes Coupes du monde féminines U17 et U20, ainsi que pendant la Blue Stars/FIFA Youth Cup. Avec des retours d’expérience semblent positifs, selon la FIFA. « Nous n’avons rien constaté d’inattendu jusqu’à présent », assure Collina.
L’outil pourrait être déployé dans les grandes compétitions dès l’année prochaine en cas de validation de l’initiative par l’IFAB, l’instance chargée des lois du jeu dans le football à sa prochaine réunion.
Un tel déploiement devrait cependant se faire à une échelle réduite, puisque la FIFA vise d’abord les compétitions disposant de modestes moyens techniques modestes, notamment celles dotées de moins de quatre caméras.