Mbappé à Caen : le rêve vire au cauchemar

Englué dans les profondeurs du classement en Ligue 2, le club normand vit des moments compliqués sous la direction de Kylian Mbappé, nouvel actionnaire majoritaire.

Cela suffira-t-il à susciter un électrochoc ? Le Stade Malherbe a annoncé, lundi 27 janvier, la nomination de Pascal Plancque en qualité de directeur technique chargé, selon le communiqué d’officialisation, de la mise d’« une politique technique du club des U14 aux pros ».

Il devrait travailler en étroite collaboration avec Reda Hammache, lui aussi fraîchement nommé directeur du recrutement. Tous ces changements reflètent les tentatives de la direction de Caen afin de mettre un terme au chaos qui règne autour du club en ce moment.

Ces dernières semaines, les banderoles de mécontentement des supporters se sont succédés, les unes plus cinglantes que les autres, lors des matchs aussi bien à domicile qu’à l’extérieur. Une ambiance délétère née de la mauvaise forme de l’équipe sur le terrain.

Classé 17e de la Ligue 2, à égalité de points (15) avec le FC Martigues, bon dernier, le Stade Malherbe est menacé par la relégation en National 3, le troisième échelon de l’élite du football français. Ce qui serait une première au cours de ce siècle, pour l’un des clubs les plus historiques de l’Hexagone.

Une spirale négative

En cause, des défaites en cascade – 13 en 20 journées –, dont la septième consécutive contre Guingamp (0-1) a vu les supporters ultras déferler sur la pelouse du stade Michel-d’Ornano au coup de sillet final, vendredi 24 janvier dernier.

L’histoire avait pourtant tout du conte de fées moderne. En juillet 2024, Kylian Mbappé rachète 80% des parts du club pour 15 millions d’euros via la société chargée de la gestion de son image Interconnected Ventures.

Une vieille photo du capitaine de l’équipe de France, alors adolescent, portant les couleurs rouge et bleu de Caen lors d’un tournoi de jeunes en 2013, vient même nourrir l’imaginaire collectif. Les supporters rêvent alors d’un renouveau, d’un retour rapide au sein de l’élite.

« Il y avait de l’excitation. Nous avions de grandes attentes », témoigne Johan Lapoutre, contributeur à « We Are Malherbe », un blog géré par les supporters de Caen, au site d’information The Athletic. Mais le rêve va rapidement tourner court.

Un sentiment d’abandon

Le nouveau propriétaire brille par son silence. Aucune déclaration publique de sa part depuis le rachat, pas la moindre apparition au stade d’Ornano. De quoi cristalliser les accusations d’abandon et nourrir les rumeurs selon lesquelles Caen n’était qu’une option de seconde main face à l’échec d’une acquisition de l’AS Monaco.

Le point de non-retour est atteint le 29 décembre avec le limogeage de Nicolas Seube. L’homme aux 500 matchs sous le maillot « rouge et bleu », devenu entraîneur en novembre 2023, est congédié sans égards dans un communiqué de quelques phrases seulement.

Un comble pour le microcosme du football normand, qui dénonce un mange d’égard. « Est-ce le nouveau Malherbe ? Oublions-nous l’histoire et les valeurs de ce club ? », se demande Brahim Thiam, un ancien du club interrogé par The Athletic.

La situation est d’autant plus inflammable que son remplaçant, le Portugais Bruno Baltazar, ne parvient pas à redresser la barre. « Même avec un nouvel entraîneur, les ânes restent des ânes », cingle une banderole il y a quelques jours.

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