L’UEFA sous pression sur le cas israélien

L’instance dirigeante du football européen devrait prochainement se prononcer sur une éventuelle exclusion, la majorité de ses membres y étant favorable. Reste que Washington et le lobby pro-israélien multiplient les tractations pour faire échouer cette initiative.

Selon des informations exclusives révélées par The Times, l’UEFA prévoit de convoquer un comité exécutif d’urgence la semaine prochaine pour voter sur une éventuelle suspension d’Israël de toutes les compétitions européennes.

Cette initiative intervient après qu’un groupe d’experts de l’ONU a appelé, le 23 septembre dernier, la FIFA et l’UEFA à suspendre la sélection israélienne de toute participation internationale en réponse à ses actions à Gaza.

Engagé dans une guerre sans merci contre le Hamas, Israël ne ménage aucun effort pour parvenir à ses fins, quitte à commettre de multiples exactions. Une Commission d’enquête indépendante des Nations Unies a ainsi conclu que le pays commet un génocide dans le territoire palestinien occupé.

« Le sport doit rejeter la perception que tout se passe comme d’habitude. Les instances sportives ne doivent pas fermer les yeux sur les graves violations des droits de l’homme, surtout lorsque leurs plateformes sont utilisées pour normaliser les injustices« , ont déclaré les experts onusiens.

Les enjeux géopolitiques d’une décision explosive

Le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a quant à lui publié cette semaine une déclaration qualifiant la suspension « de réponse nécessaire pour faire face au génocide en cours ».

À cet effet, une source proche du dossier indique au quotidien britannique qu’une large majorité des membres du comité exécutif et des fédérations se prononce en faveur de cette mesure. Les partisans de cette démarche établissent un parallèle direct avec la décision prise contre la Russie en 2022 suite à l’invasion de l’Ukraine.

Une suspension par l’UEFA rendrait extrêmement improbable la qualification d’Israël pour la Coupe du monde 2026 en Amérique du Nord, même si la FIFA ne prenait pas de mesure similaire.

Cette situation place la FIFA dans une position particulièrement délicate. Car le président de l’instance mondiale du football, Gianni Infantino, entretient des relations étroites avec l’administration Trump, farouchement opposée à toute sanction contre Israël.

Le football européen entre convictions et pressions

Actuellement troisième de son groupe de qualification derrière la Norvège et l’Italie, Israël voit son avenir footballistique suspendu à un vote. Du côté israélien, les autorités multiplient les efforts diplomatiques en coulisses.

Face à cette machine de lobbying, la Fédération palestinienne fait pâle figure. Son président, Jibril Rajoub, est une figure historique du Fatah, ancien prisonnier politique ayant participé dans sa jeunesse à une attaque contre l’armée israélienne.

Certes, la Palestine peut compter sur le soutien de la Jordanie – menée par le prince Ali, rival déclaré d’Infantino – ainsi que du Yémen, de l’Irak et de l’Algérie. Mais ces appuis ne pèsent pas lourd face aux réseaux israéliens et américains.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.