La FIFA sous influence de Donald Trump ?

Gianni Infantino fait l’objet d’une plainte déposée auprès du Comité d’éthique de la fédération internationale pour son appui jugé trop visible au président américain. Selon les plaignants, ce comportement contrevient aux règlements de l’organisation.

La proximité affichée de Gianni Infantino avec Donald Trump était devenue trop voyante pour passer inaperçue. Selon l’ONG londonienne de défense des droits humains Fair Square, cette relation soulève de sérieuses interrogations à plusieurs niveaux.

Dans une plainte de huit pages déposée le 8 décembre 2025, l’organisation évoque de nombreuses atteintes distinctes à l’article 15 du Code d’éthique de la FIFA, imputées au président de l’instance dirigeante du football mondial dans le cadre de ses liens avec l’ancien président américain.

Alors que le Code d’éthique impose aux responsables de la FIFA de « rester politiquement neutres » dans leurs interactions avec les autorités publiques ou institutions internationales, Gianni Infantino aurait multiplié les démonstrations publiques de soutien à Donald Trump, affirment les plaignants.

Un prix de la paix sur mesure ?

Au cœur de la plainte se trouve la création même du « FIFA Peace Prize », une distinction annoncée début décembre lors du tirage au sort du Mondial 2026 à Washington et immédiatement décernée à Donald Trump. Selon The Athletic, cette décision aurait été prise sans consultation préalable du Conseil de la FIFA ni de ses vice‑présidents.

Le New York Times a confirmé le 5 décembre qu’Infantino aurait lui‑même initié la création du prix et que son annonce aurait été préparée dans une telle précipitation qu’elle a pris de court plusieurs hauts responsables de la fédération, y compris des membres du Conseil.

Pour Fair Square, décerner une récompense à un dirigeant politique en exercice constitue une entorse manifeste au principe de neutralité, justifiant l’ouverture d’une enquête sur les processus décisionnels internes ayant conduit à cet acte unilatéral.

Quatre actes d’allégeance politique épinglés

Elle rappelle que, selon les statuts, c’est au Conseil de définir la mission, les valeurs et les grandes orientations de la FIFA. Fair Square évoque par ailleurs quatre épisodes présentés comme autant de « violations claires » de la neutralité attendue du président de la FIFA.

Cela va de l’adoption du slogan MAGA dans une vidéo post-investiture en janvier 2025, à la campagne publique pour que Trump obtienne le prix Nobel de la paix en octobre, en passant par des déclarations à Miami qualifiant le président américain de « très bon ami » dont il faut « soutenir » l’action.

Pour les auteurs de la plainte, ces prises de position répétées témoignent d’un engagement politique incompatible avec la fonction. Gianni Infantino, affirment-ils, ne peut se retrancher derrière un simple rôle protocolaire lorsqu’il multiplie les gestes d’appui personnel à un dirigeant déterminé, dans un contexte où l’impartialité constitue une exigence éthique essentielle et un facteur de cohésion au sein d’une fédération mondiale aux sensibilités diverses.

Le Comité d’éthique de la FIFA doit désormais déterminer s’il ouvre une procédure formelle. En cas de culpabilité, le président risque des sanctions allant du simple avertissement à une interdiction de toute activité liée au football.

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