Ederson, l’arme offensive secrète de Guardiola
Le gardien international brésilien de Manchester City compte davantage de passes décisives (4) que plusieurs des coéquipiers offensifs, comme Erling Haaland, Phil Foden ou encore Jack Grealish, cette saison.
Dans une saison de Premier League (PL) 2024-2025 particulièrement décevante pour Manchester City – cinquième à 21 points de Liverpool, le leader –, une statistique inattendue émerge, plaçant notamment Ederson à la quatrième place des meilleurs passeurs du club.
Le Brésilien, qui a réalisé 50 arrêts sur 75 frappes adverses affrontées cette saison en 22 apparitions de championnat, n’est pas seulement un rempart fiable – même si son ratio de 1,06 but concédé par match est plus important que jamais en huit saisons sous le maillot de City – il représente un atout offensif considérable pour les siens.
Avec sept passes décisives en Premier League au total, dont quatre rien que pour la campagne en cours, le gardien pulvérise un peu plus le record précédemment détenu par Paul Robinson (ancien gardien de Leeds et Tottenham) qui en comptait cinq.
Cette statistique impressionnante pour un joueur de son poste place le Brésilien à égalité avec Jeremy Doku et Bernardo Silva cette saison, et il n’est devancé que par Kevin De Bruyne (7) et Savinho (8) dans l’effectif du club champion d’Angleterre en titre.
Précision et timing, l’équation parfaite
Comment l’ancien gardien de Benfica parvient-il à mettre ses coéquipiers en position avantageuse face aux buts adverses ? « Devant, ils défendent homme à homme et nous avons des joueurs rapides — Savinho, Marmoush et Erling — donc c’est facile, je mets simplement le ballon là-bas« , a déclaré l’intéressé en février à l’occasion de sa troisième passe décisive de la saison contre Newcastle.
Cette simplicité cache pourtant un travail tactique minutieux et une vision du jeu exceptionnelle, comme l’explique la palette tactique consacrée au sujet par le site d’information The Athletiic.
Elle démontre qu’au-delà de sa capacité à envoyer des ballons sur de longues distances avec une précision chirurgicale, Ederson se distingue par sa lecture du jeu. Chaque passe décisive représente ainsi une exploitation calculée des faiblesses adverses, identifiées en amont lors des séances d’analyse d’avant-match.
Une arme tactique qui déstabilise les adversaires
« Il y a toujours des hommes libres quand le gardien a le ballon et Newcastle se définit très bien par son agressivité dans le pressing haut, et nous avons vu avec la vitesse devant — que peut-être dans le passé nous n’avions pas. Mais avec Phil (Foden), Omar (Marmoush) et Erling (Haaland), quand on peut gagner le duel et que le ballon arrive à cette position, c’est du un contre un avec 30 à 40 mètres (d’espace derrière) », expliquait l’entraîneur de Man City, Pep Guardiola à l’issue de ce match dé février contre les Magpies.
Les passes longues du portier brésilien créent un dilemme impossible pour les équipes adverses : soit presser haut et risquer de se faire prendre dans le dos, soit reculer et laisser à City le contrôle du jeu dans l’entrejeu.
Oliver Glasner, l’entraîneur de Crystal Palace cité par The Athletic, a exprimé sa frustration après la défaite 5-2 contre City il y a une dizaine de jours : « Le troisième et le quatrième but sont inhabituels pour nous, leur donnant la passe dans la profondeur. Parce que nous avons un schéma clair : quand il n’y a pas de pression sur le ballon, nous protégeons toujours d’abord la profondeur. Deux fois nous avons été surpris, et nous avons été punis« .