Le Mondial 2026 à l’épreuve de la politique migratoire de Trump
Des inquiétudes émergent concernant la participation des supporters de certaines nations, les États-Unis, principal pays hôte du tournoi, durcissant leur politique d’immigration.
« Il y a certainement des choses qui se passent au niveau national, au niveau international. Il va y avoir des enjeux géopolitiques que nous ne connaissons même pas maintenant qui vont affecter le tournoi l’année prochaine ».
Les propos de Meg Kane, responsable de l’organisation de la Coupe du monde 2026 à Philadelphie, rapportés le 9 juin par le site The Athletic, témoignent de l’incertitude qui règne dans les villes américaines hôtes de l’événement, à moins d’un an du coup d’envoi.
En cause : le durcissement de la politique migratoire des États-Unis sous la présidence de Donald Trump. Ce dernier a en effet signé cinq jours plus tôt une interdiction de voyage visant les ressortissants d’une douzaine de pays, au nom de la « sécurité nationale ».
Le décret, désormais en vigueur, concerne l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen.
Quand la politique entre en collision avec le sport
Cela signifie qu’en l’état actuel des choses, la sélection iranienne de football, déjà qualifiée pour le tournoi prévu entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, sera privée de ses supporters sur le territoire américain.
Les fans d’Haïti, dont la seule expérience précédente en Coupe du monde remonte au tournoi de 1974 en Allemagne, seraient également concernés par ces interdictions de voyage si leur équipe poursuivait sa campagne de qualification prometteuse dans la Concacaf.
Il en va de même pour la Libye si elle parvenait à défier les pronostics et à se qualifier parmi les neuf équipes africaines. Cette liste pourrait d’ailleurs s’allonger d’ici le début de la compétition, le 11 juin 2026.
« Rien ne nous empêchera de maintenir l’Amérique en sécurité« , martèle Donald Trump, plaçant la FIFA et son président Gianni Infantino dans une position particulièrement délicate.
Le dilemme diplomatique d’Infantino
En effet, ce dernier n’a cessé d’assurer ces derniers mois que l’Amérique ferait preuve d’hospitalité. « Le monde est le bienvenu en Amérique. Bien sûr, les joueurs, bien sûr, tous les participants, nous tous, mais définitivement aussi tous les supporters« , déclarait-il le mois dernier en marge d’un congrès de la FIFA au Paraguay.
De quoi se demander s’il ne s’agissait que de paroles en l’air ou si le caractère imprévisible de Donald Trump lui a échappé. Lui qui pourtant multiplie les occasions de cultiver ses liens avec le locataire de la Maison Blanche.
Cette proximité suffira-t-elle à épargner à Gianni Infantino une Coupe du monde 2026 boudée par certains supporters en raison de la politique migratoire américaine ? La question demeure ouverte.