Jardim : le naufrage du maçon portugais
Quel bilan tirer des deux saisons de Leonardo Jardim à la tête de l’AS Monaco ? Hormis sa tactique du hérisson, magistralement déployée lors d’un quart de finale aller de Ligue des Champions, rien de mémorable. Quatre-vingt dix minutes de sensations en deux saisons, c’est un peu court. Le reste ? Des bouillies de football ponctuées d’innombrables 0-0 et 1-0… La marque de fabrique du technicien portugais qui n’a jamais su dégager un fond de jeu malgré un des effectifs les plus chers de Ligue 1.
Quand il a remplacé Claudio Ranieri (aujourd’hui champion d’Angleterre avec Leicester), la mission de Jardim était pourtant simple. Redonner du plaisir aux (rares) spectateurs de Louis II et du lustre à une équipe monégasque qui ne s’est jamais vraiment remise de l’humiliation de sa descente en Ligue 2. Et Jardim a tenté le coup du jeu offensif… deux mois, avant de nous offrir un football aussi indigeste qu’une brandade de morue pas fraîche.
Mais jusqu’à présent, le Portugais maintenait les apparences à coups de buts marqués dans les arrêts de jeu et de décisions arbitrales litigieuses… Jusqu’à ce samedi soir au Parc OL où Monaco a participé à son premier match emballant de Ligue 1 depuis deux ans.
Hélas pour les amoureux des rouges et blancs, si le spectacle a été splendide… il s’est fait sur le dos de leurs protégés. Gifflés 6-1 par une équipe lyonnaise qui a tout ce qui manque au Monaco de Jardim (inspiration, spontanéité, jeu vers l’avant,…), les monégasques ont surtout démontré qu’ils avaient lâché leur coach.
La méthode gagne-petit de Leonardo Jardim a fait son temps à Monaco. Dans n’importe quel autre club, il aurait fait ses valises depuis longtemps. Mais on sait que l’atmosphère feutrée du Rocher et les travées vides de Louis II garantissent aux entraîneurs un droit à l’erreur conséquent. Pas sûr pour autant que l’humiliation de samedi n’ait pas grillé son dernier joker.