L’éternel dilemme du Real Madrid : entre génie individuel et vision collective
Réputé pour privilégier ses stars au détriment du collectif, le club madrilène a vu défiler de nombreux entraîneurs victimes de ce dilemme. Xabi Alonso parviendra-t-il à imposer sa vision ?
La gifle infligée 4-0 par le Paris Saint-Germain (PSG) au Real Madrid en demi-finale de la Coupe du monde des clubs FIFA il y a quelques jours aux États-Unis révélait plusieurs enseignements, dont le principal concerne la primauté du collectif sur les individualités.
Face à des Parisiens solidaires sur le terrain et en accord avec la vision de l’entraîneur Luis Enrique, les Madrilènes se sont vus littéralement dépassés. Une véritable bérézina face à une machine bien huilée, au grand dam des supporters du club espagnol.
Depuis, les rumeurs vont bon train concernant un vestiaire du Real Madrid prétendument miné par des luttes d’ego. « Les joueurs doivent mettre leur ego de côté et se battre en équipe, comme un onze uni », répète-t-on en substance dans l’entourage des dirigeants, selon des informations de Marca.
Quand la diplomatie prime sur les idées révolutionnaires
Ces mêmes dirigeants ont pourtant une part de responsabilité dans la situation actuelle. « Les sept dernières Coupes d’Europe ont été remportées avec Del Bosque, Zidane et Ancelotti, qui ne sont pas des entraîneurs particulièrement tactiques« , résume Jorge Valdano, ancien attaquant et directeur général du club, dans les colonnes de The Athletic.
Cette observation souligne une vérité dérangeante : au Real Madrid, la méthode passe souvent après le talent intrinsèque des joueurs. Cela s’est reflété dans le choix des entraîneurs par le club. Vinicius et Rodrygo – pour n’en citer que ces deux – ont ainsi plusieurs fois témoigné de la liberté dont ils jouissaient de la part de l’ex-coach Carlo Ancelotti.
Le technicien italien, plus réputé comme un meneur d’hommes, a su composer avec les susceptibilités des uns et des autres dans le vestiaire et du côté de la direction pendant ces quatre dernières années. Au point de devoir faire l’impasse sur certaines nécessités, comme le recrutement de joueurs à des postes clés, parce que les dirigeants n’en voyaient pas l’utilité.
Le défi Alonso : révolutionner sans bouleverser
Dans ce contexte, tous les observateurs se demandent si le nouvel entraîneur Xabi Alonso parviendra à imposer son empreinte sur le club, plutôt que de subir celle de celui-ci. La réponse devrait déterminer l’issue du règne de l’ancien joueur du club.
À Leverkusen, il disposait d’un groupe malléable, prêt à embrasser ses principes. Au Real Madrid, convaincre des joueurs établis de modifier leurs habitudes représente un défi autrement plus complexe.
Comme l’a déclaré le technicien basque lors de sa présentation il y a quelques semaines : « Le football demande d’être flexible et dynamique. J’ai une idée claire de la façon dont l’équipe veut jouer, mais cette image fixe peut changer ».