Mercato : la Premier League dans une autre dimension
Le mercato estival 2025 restera gravé dans l’histoire du football, comme celui de tous les excès pour les clubs anglais, une fois encore jamais avares à la dépense.
Onze sur dix. Telle est la réponse que David Ornstein donne lorsqu’on lui demande d’évaluer le mercato qui vient de s’achever. « J’ai fait toutes les fenêtres de transferts depuis l’été 2006 et celle-ci les bat toutes. C’est du jamais vu », a déclaré le journaliste de The Athletic, qui est notamment passé par la BBC.
« C’était du spectacle, je n’ai jamais connu une fenêtre où chaque jour donnait l’impression d’être le deadline day et c’est ce qui s’est passé. Il y a eu des moments où tu étais au téléphone et recevais des textos à un niveau que tu aurais normalement seulement le dernier jour. Et tu fais une exception pour ça, ta vie, ton corps, ton âme, ton esprit vont être détruits », a ajouté celui dont les informations, sur le mercato particulièrement, font autorité.
Le constat dressé par Ornstein est révélateur lorsqu’on examine les sommes engagées dans cette frénésie. Et à ce niveau, c’est la Premier League – le championnat anglais – qui domine une fois encore.
Liverpool en tête d’une folle course
Ce championnat d’élite européenne a en effet dépensé 3,11 milliards de livres sterling, pulvérisant de plus d’un milliard de livres le précédent record déjà établi par lui-même l’été dernier. Au total, 56 joueurs ont été signés pour 20 millions de livres ou plus.
La dépense moyenne pour chaque club était un peu plus de 150 millions de livres. « Époustouflant, C’est un niveau complètement nouveau« , résume un agent expérimenté interrogé par The Athletic.
L’apothéose de cette machine à cash s’est jouée dans les dernières heures, avec le transfert spectaculaire et acrimonieux d’Alexander Isak de Newcastle à Liverpool pour 125 millions de livres.
Rien que le dernier jour a vu 375 millions de livres changer de mains. Liverpool justement s’est montré particulièrement dépensier en établissant un nouveau record absolu avec 420 millions de livres investis, entre Florian Wirtz, Hugo Ekitike, Milos Kerkez, Jeremie Frimpong et Geovanni Leoni.
Une concurrence totalement aux abois
Mais les Reds ne sont pas seuls dans cette « surenchère ». Arsenal a affiché une dépense nette encore plus importante à 245 millions de livres. Chelsea, Manchester United et Tottenham ont tous franchi la barre des 180 millions de livres, dans une course aux armements généralisée.
Cette spirale inflationniste contraste avec la situation du reste de l’Europe. La Serie A, pourtant deuxième championnat le plus dépensier, n’a investi « que » 1 milliard de livres. La Bundesliga s’est contentée de 700 millions, la Liga de 590 millions et la Ligue 1 de 550 millions. Réunies, ces quatre ligues n’atteignent même pas le total de la Premier League seule.
La tendance devrait se poursuivre, car les moteurs structurels de l’explosion financière s’accélèrent. Les droits télévisuels internationaux progressent de 27% par saison avec de nouveaux marchés qui s’ouvrent constamment, tandis que les revenus européens augmentent mécaniquement avec l’expansion des compétitions UEFA.