Le dilemme Salah à Anfield

À 33 ans, l’international égyptien semble désormais faire son âge. Un défi pour le club du Merseyside qui vient seulement de lui offrir une lucrative prolongation de contrat.

Mohamed Salah cristallise aujourd’hui une interrogation qui aurait semblé inconcevable il y a à peine deux mois : Liverpool serait-il plus performant sans lui ?

Sa place de meilleur buteur du club en Premier League avec trois réalisations cette saison ne suffit plus à masquer les prestations en demi-teinte de la star égyptienne. Son investissement défensif, notamment sur le flanc droit, est pointé du doigt, alors que les champions en titre enchaînent les contre-performances.

Avec quatre revers successifs dans l’élite anglaise – série en cours –, et cinq défaites lors des six dernières rencontres toutes compétitions confondues, les Reds, actuellement septièmes, comptent sept points de retard sur le leader Arsenal en Premier League (PL).

L’absence de leur homme fort pèse, mais paradoxalement, la formation d’Arne Slot paraît parfois plus équilibrée sans lui. La démonstration la plus évidente en est la victoire éclatante (5-1) sur le terrain de l’Eintracht Francfort lors de la troisième journée de Ligue des champions, mercredi 22 octobre dernier.

Un casse-tête à résoudre pour Arne Slot

« Salah est en méforme, les buts ne viennent plus, et il ne semble plus être le même joueur que la saison dernière« , écrit l’ancien défenseur de la sélection anglaise et de Liverpool devenu consultant, Jamie Carragher, dans les colonnes de The Telegraph, au sujet du joueur qui a marqué 29 buts et offert 18 passes décisives la saison dernière.

D’après Carragher, l’Égyptien doit impérativement retrouver son efficacité avant la prochaine Coupe d’Afrique des Nations en décembre s’il veut demeurer incontournable aux yeux de son entraîneur. Mais comment Slot doit-il gérer une telle situation ?

Le défi est inédit pour l’entraîneur néerlandais, peu habitué à devoir trancher sur le sort d’une star mondiale en perte de repères. Faut-il relancer Salah dans l’espoir d’un retour de flamme, ou miser sur une nouvelle animation offensive qui libérerait le club de sa dépendance à la vedette égyptienne ?

Une légende peut-elle s’effacer ?

Ajoutons que Salah, symbole du club et capitaine de la sélection nationale, n’est pas du genre à accepter un rôle secondaire. L’équation se complique d’autant plus que, fort d’une prolongation signée en avril, l’attaquant est lié à Liverpool jusqu’en 2027 avec un salaire pharaonique de 400 000 livres par semaine, hors primes.

La direction des Reds, longtemps hésitante lors des discussions, avait sans doute en tête le risque d’une baisse de rendement du numéro 11. Cela rend aujourd’hui ses choix d’autant plus stratégiques.

« Slot doit marcher sur un fil, entre entraîneur, psychologue et gestionnaire. Jusqu’ici, il a relevé tous les défis, mais celui-ci est d’une autre nature. Les relations joueur-entraîneur dans le football ne durent que tant que l’un sert l’intérêt de l’autre« , avertit le journaliste Simon Hughes dans les colonnes de The Athletic.

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