Le Bayern prend ses distances avec Jérôme Boateng
Le club de Munich a décidé de ne pas intégrer son ex-défenseur, tout juste retraité, dans un programme d’apprentissage pour entraîneurs à la suite d’une vive opposition des supporters. Cette décision fait suite à sa condamnation dans une affaire de violences conjugales.
Jérôme Boateng ne rejoindra finalement pas le Bayern Munich dans le cadre d’un stage d’observation destiné aux futurs entraîneurs, comme il l’espérait. Les discussions menées entre le club et l’ancien défenseur ont abouti à l’abandon de ce projet, selon une récente communication de la formation bavaroise.
Dans une déclaration officialisée le samedi 25 octobre, le Bayern a indiqué qu’à l’issue d’un dialogue constructif avec le joueur, il a été convenu que Boateng n’intégrerait pas le club pour suivre les séances d’entraînement.
Le communiqué précise que l’ancien défenseur central reste profondément attaché à son ancien club, mais souhaite éviter que le club bavarois soit affecté par la polémique persistante entourant sa présence.
Boateng a lui-même réagi sur Instagram, évoquant sa volonté de se consacrer à son parcours de formation et à ses nouveaux projets, tout en insistant sur la nécessité pour l’équipe de l’entraîneur Vincent Kompany de focaliser toute l’attention sur le terrain.
Un passé judiciaire qui fait débat
Cette décision met un terme à la controverse née de la perspective du retour de Boateng, figure historique du club. L’idée, évoquée en septembre par Kompany, avait aussitôt provoqué la colère des supporters bavarois, principalement en raison de la condamnation du joueur en 2024 pour des violences aggravées envers son ex-compagne, des faits datant de 2018.
Bien que la sentence n’entraîne pas d’inscription au casier judiciaire de Boateng, elle inclut une lourde amende et une obligation de dons à des associations. Elle fait suite à une précédente condamnation en 2021 que l’intéressé conteste toujours.
Lors de la rencontre face au Borussia Dortmund mi-octobre, les ultras bavarois ont affiché leur opposition à ce retour à travers des banderoles explicites, dénonçant publiquement tout compromis sur les principes sociaux au sein du club.
Une contradiction flagrante qui révolte les fans
« Celui qui donne de l’espace à un coupable partage sa culpabilité. Boateng, dégage », ou encore « Pas de place pour les porcs dans notre club« , pouvait-on lire. Une pétition intitulée « Fixer des limites à la violence misogyne : Jérôme Boateng ne devrait pas être autorisé à revenir au Bayern Munich » a par ailleurs recueilli plus de 25 000 signatures.
« Chaque novembre, le FC Bayern illumine l’Allianz Arena en orange pour marquer son engagement contre la violence faite aux femmes. Mais quelle est la valeur d’une telle action si, dans le même temps, on déroule le tapis rouge à un homme condamné pour violence contre les femmes ?« , s’interroge la pétition.
Alors que la direction du Bayern affichait des points de vue divergents sur la question, le PDG Jan-Christian Dreesen a finalement admis l’ampleur du débat, qualifiant la situation de « dossier délicat ». Il a soutenu néanmoins soutenu le principe selon lequel « chaque personne a droit à une réhabilitation » et a invité à considérer le jugement dans son ensemble.
Champion du monde en 2014 avec l’Allemagne, Jérôme Boateng a évolué entre 2011 et 2021 au Bayern, disputant plus de 300 matchs pour une vingtaine de titres au compteur.
