Ben Arfa : coaching ou politique ?
Au PSG, la mise à l’écart de Hatem Ben Arfa par Unai Emery du groupe, pour le troisième match consécutif, fait couler beaucoup d’encre. Entre incompréhension et agacement, personne n’arrive à lire les plans du coach espagnol. Emery souhaite-t-il faire de HBA un grand joueur, ou bien veut-il juste réaliser une démonstration de pouvoir ? Deux hypothèses qui n’auraient pas les mêmes conséquences sur l’avenir du surdoué, qui a toujours laissé un goût amer de déception.
La première solution serait la plus profitable à Ben Arfa, s’il parvenait à faire les efforts suffisants et à tenir mentalement. Emery pourrait compter énormément sur un Hatem Ben Arfa au sommet. La mise à l’écart serait alors uniquement un détonateur pour fouetter l’orgueil du joueur et qu’il redouble d’efforts afin d’atteindre le niveau d’un top player mondial. Ne pas lâcher un joueur, ne pas lui faire de cadeau, lui monter qu’il n’aura jamais un traitement de faveur et que s’il ne fait pas le maximum il sera considéré comme n’importe quel membre de l’effectif, peut effectivement lui faire prendre conscience des exigences du meilleur niveau et le contraindre à repousser ses limites.
On a vu nombre de bons joueurs au talent gâché par leur caractère et leur suffisance retrouver leur meilleur niveau avec des coach à la papa, qui ne leur font pas de cadeau et les cadrent très strictement. Le pouvoir du banc pour faire réaliser à un joueur qu’il n’est pas indispensable, est bien connu.
Pour autant, cette méthode connait ses limites. Certains joueurs semblent, au contraire, avoir besoin de confiance et de ne pas trop se sentir en concurrence (Karim Benzema), pour être à leur meilleur niveau. D’ailleurs Emery adopte cette méthode diamétralement opposée au cas Cavani. Des joueurs qui se sentent lâchés peuvent jeter l’éponge et abandonner, en attendant d’être transférés dans un club où ils seront plus mis en confiance. Reste à savoir si Emery est un fin psychologue qui adapte la bonne méthode avec le bon joueur…
La seconde explication de la mise à l’écart de HBA pourrait être une volonté de l’entraineur de marquer son territoire, d’envoyer un message fort. Une façon de dire « je ne suis pas faible comme Laurent Blanc, c’est moi le patron et je fais ce que je veux ».
Si Emery voulait effectivement juste réaliser un coup politique et montrer que c’est lui le patron, la situation serait dramatique pour Ben Arfa, qui serait juste un soldat sacrifié.
On souhaite évidement à Hatem que la stratégie d’Emery soit la première et qu’il devienne rapidement un crac, joueur clé de l’effectif parisien, grâce à la pression exercée sur lui par son nouveau coach. Le fait qu’Emery ait appelé lui même le joueur avant son transfert laisse penser que le joueur est dans cette configuration.